1 287 euros bruts par mois pour 25 heures, c’est la promesse du SMIC 2025. Mais entre la convention collective, la fiche de paie et les subtilités du temps partiel, la réalité du portefeuille peut vite s’en éloigner.
Un contrat à 25 heures par semaine ne verse pas automatiquement un salaire proportionnel à un temps plein. Selon la convention collective, le secteur ou le statut, la fiche de paie peut afficher des montants et des calculs bien différents. Parfois, même les congés ou les heures supplémentaires s’apprécient selon des règles à part, ce qui pèse sur la rémunération réelle.
Le temps partiel, en France, obéit à des règles strictes pour les horaires et le salaire. Mais dans les faits, chaque entreprise a ses usages. Certaines contraintes comme le minimum d’heures ou le complément d’heures s’appliquent spécifiquement à ces contrats, et pas toujours de la même façon partout.
Travailler 25 heures par semaine : à quoi ça correspond vraiment ?
Le contrat à temps partiel s’adresse à toutes celles et ceux qui souhaitent moduler leur emploi du temps professionnel. Sur le papier, la durée légale du travail reste de 35 heures chaque semaine. Travailler 25 heures place le salarié nettement en dessous de ce seuil, mais juste au-dessus du minimum fixé par la loi à 24 heures, sauf cas particulier.
En pratique, 25 heures hebdomadaires équivalent à environ 108,33 heures chaque mois. Avec le SMIC 2025 à 11,88 € brut de l’heure, ce volume donne droit à un salaire brut de 1 287 €. Après le passage aux charges sociales, le net s’établit autour de 987 €. L’écart avec le temps plein saute aux yeux : à 35 heures, le SMIC grimpe à 1 801,80 € brut, soit près de 40 % de plus.
Le montant minimum n’est pourtant pas le seul paramètre. Dans le secteur de l’hôtellerie, par exemple, le SMIC hôtelier dépasse parfois le plancher légal. À Mayotte, au contraire, le SMIC horaire s’établit à 8,98 €. Le montant versé dépend donc aussi du secteur et du territoire où s’exerce le contrat.
Le contrat à temps partiel doit mentionner noir sur blanc plusieurs éléments : qualification du salarié, durée exacte de travail (par semaine ou par mois), ventilation précise des horaires, rémunération. Omettre l’un de ces points peut ouvrir la voie à une requalification en temps plein. Toute modification du volume ou de la répartition des heures suppose l’accord du salarié, sauf exception (congé parental, par exemple).
Voici un récapitulatif des points principaux à retenir :
- 25 heures par semaine = 1 287 € brut mensuel au SMIC 2025
- La répartition des horaires doit figurer explicitement dans le contrat
- Des règles particulières s’appliquent selon le secteur ou le territoire
Comment calculer son salaire à temps partiel sans se tromper
Pour déterminer le salaire à temps partiel, impossible de s’en remettre au hasard. Tout part du taux horaire brut, fixé à 11,88 € en 2025 pour le SMIC. Avec un contrat de 25 heures par semaine, il suffit de multiplier ce taux par le nombre d’heures hebdomadaires, puis par 52 semaines et de diviser le total par 12 pour obtenir le salaire brut mensuel. Le résultat tourne autour de 1 287 € brut.
Ce chiffre ne correspond pas au salaire net. Les cotisations sociales, près de 22 % du brut, sont prélevées en amont. Avec le SMIC sur 25 heures, le net avoisine 987 € par mois. L’écart entre brut et net dépend du statut du salarié (cadre ou non), de la convention collective, et de possibles exonérations.
Certains salariés relèvent de dispositifs spécifiques. Un mineur touche un SMIC minoré : 80 % avant 17 ans, 90 % entre 17 et 18 ans. Les apprentis, eux, perçoivent un pourcentage du SMIC selon l’âge et l’année du contrat. Dans l’hôtellerie ou à Mayotte, le taux horaire légal ou conventionnel varie, ce qui rejaillit sur le salaire brut.
Pour éviter les erreurs de calcul, gardez en tête :
- Multipliez le taux horaire par le nombre d’heures travaillées pour obtenir le salaire brut mensuel
- Déduisez 22 % de cotisations pour estimer le net
- La convention collective ou certains statuts peuvent modifier ces calculs
Heures complémentaires, congés et droits : ce que prévoit la loi pour les temps partiels
Le temps partiel n’autorise pas toutes les souplesses. Un salarié à 25 heures par semaine ne peut se voir imposer une infinité d’heures complémentaires. La loi limite cette possibilité à 1/10 du temps prévu, soit 2,5 heures en plus chaque semaine. Un accord collectif peut porter ce seuil à 1/3, mais jamais au-delà. Chaque heure complémentaire s’accompagne d’une majoration de salaire : +10 % pour les premières ; +25 % si la limite conventionnelle est dépassée.
Côté congés payés, les salariés à temps partiel ont droit à 25 jours ouvrés par an, soit le même quota que les temps pleins. La rémunération des congés suit les mêmes modalités : maintien du salaire ou calcul au dixième, selon la solution la plus favorable. Les RTT peuvent exister pour les temps partiels, mais ils sont alors proratisés et dépendent de la convention collective.
En matière de droits collectifs, la mutuelle d’entreprise s’applique à tous, quel que soit le temps de travail. Même chose pour la protection sociale (maladie, retraite, prévoyance) : seule la base de calcul varie. Les tickets restaurant ou la participation salariale dépendent du temps de présence effectif et de l’existence d’une clause spécifique dans le contrat ou la convention collective.
Quant aux heures supplémentaires, elles restent marginales pour un temps partiel : leur recours suppose une annualisation du temps de travail ou un accord explicite. Mieux vaut surveiller sa fiche de paie pour vérifier la bonne application des majorations et le suivi précis du temps travaillé.
Salarié à 25h : les points à vérifier sur votre contrat et votre fiche de paie
Avant de signer un contrat à temps partiel, il convient de scruter chaque ligne. La loi impose que figurent clairement : la qualification, la rémunération, la durée de travail et surtout la répartition des horaires (par semaine ou par mois). Si l’un de ces éléments manque, le contrat risque d’être requalifié en temps plein devant les prud’hommes. L’employeur doit également préciser la convention collective applicable, qui peut garantir un salaire minimum supérieur au SMIC.
Examinez ensuite la fiche de paie. Pour 25 heures par semaine, le SMIC brut mensuel s’élève à 1 287 €, avec un SMIC horaire 2025 de 11,88 €. Après 22 % de cotisations, le net tourne autour de 1 004 €. Ce montant ne peut être rogné : c’est la limite légale. Certains secteurs, comme l’hôtellerie, prévoient parfois un minimum conventionnel plus élevé.
Un point à ne pas négliger : la majoration des heures complémentaires. Si elles figurent sur le bulletin, leur majoration (10 %, puis 25 % au-delà du quota autorisé) doit être clairement affichée. Il est aussi utile de comparer le nombre d’heures payées et le montant brut annoncé.
Pour contrôler votre situation, vérifiez ces différents aspects :
- La durée exacte et la ventilation des horaires sont-elles bien mentionnées ?
- Le SMIC horaire et le minimum conventionnel sont-ils respectés ?
- Les heures complémentaires sont-elles correctement majorées ?
- L’écart entre brut et net reste-t-il autour de 22 % ?
Un cadre contractuel respecté, c’est l’assurance d’éviter bien des déconvenues et de défendre ses droits avec fermeté. À 25 heures, chaque détail compte, et la vigilance paie, sur le contrat comme sur la fiche de paie.